Le hockey sur glace est le sport national du Canada. Et si nul n’en doute, le nombre de licenciés à travers le pays, en l’occurrence 600 000, vient renforcer l’idée que le hockey est extrêmement puissant. Mais ce sport est aussi l’une des activités qui présentent le plus de risque de blessures. Tour d’horizon dans cet article!
Si vous avez subi une blessure au hockey, prenez rendez-vous avec votre médecin ou directement avec l’un de nos physiothérapeutes.
Quelles sont les blessures relatives aux joueurs de hockey sur glace les plus fréquentes? Statistiques
D’après une étude menée en 2016 par l’Institut national de santé publique du Québec, le hockey sur glace fait partie des activités qui présentent un risque supérieur de blessures, au même titre que la gymnastique, les sports de combat ou le soccer, avec un taux de blessés supérieur à 75 par 1 000 participants.
Selon une étude publiée en 2016 dans le International Journal of Sports Physical Therapy, les blessures à l’épaule représentent notamment 18% des blessures au hockey, pour 15% du côté du genou.
Sport de contact, les mécanismes de blessure liés au hockey impliquent souvent un choc/contact/coup direct, mais on aurait tord de les réduire à ces derniers. En effet, certaines blessures sont liées à un faux mouvement ou à la surutilisation d’une articulation.
Les blessures les plus communes au hockey sont les commotions cérébrales, l’entorse acromio-claviculaire, la luxation de l’épaule, l’entorse du ligament latéral interne (genou) ou encore le conflit fémoro-acétabulaire.
Blessure à la tête
Commotion cérébrale, choc à la tête ou au cou : traumatisme léger à grave
La commotion cérébrale est une blessure fréquente au hockey, qui touche autant les professionnels que les amateurs. Au niveau professionnel, plusieurs joueurs de la Ligue nationale de hockey ont subi une commotion cérébrale. L’exemple le plus frappant est peut-être celui de Sidney Crosby, qui en a subi quatre depuis le début de sa carrière.
La commotion cérébrale, aussi appelée traumatisme crânien est un choc au niveau de la tête ou au cou, qui provoque des dommages au niveau des tissus du cerveau ou de la moelle épinière cervicale.
On distingue trois grades à la commotion cérébrale : le traumatisme léger (pas de fracture du crâne ni de perte de conscience), le traumatisme moyen (fracture du crâne ou perte de conscience), et le traumatisme grave (qui entraîne un coma).
À noter que dans la plupart des cas, les commotions cérébrales n’entraînent pas de perte de conscience. Il arrive, de fait, que certaines personnes vivent avec des symptômes pendant plusieurs années, car aucun diagnostic n’a été posé.
Un mal de tête récurrent suit généralement une commotion cérébrale, tout comme une sensation de pression au niveau de la tête.
Cette blessure peut entraîner des pertes de mémoire, nausées, vomissements, des étourdissements. Des troubles de la vue et de la parole peuvent aussi être observés, tout comme une sensation d’instabilité.
Selon le degré de gravité du traumatisme, on pourrait remarquer une altération de la fonction cérébrale, telle qu’un sentiment de confusion.
Dès le choc, il est essentiel de consulter un professionnel de la santé afin de ne pas aggraver les symptômes et dommages. Si les symptômes s’aggravent lors des premiers jours, il est primordial de se rendre à l’hôpital.
Les signes suivants doivent alerter: mal de tête qui s’aggrave, forte somnolence, perte de mémoire ou encore des difficultés d’élocution.
Blessures à l’épaule
Entorse acromio-claviculaire
L’entorse acromio-claviculaire au niveau de l’épaule est une autre blessure qui résulte d’un choc. Elle peut notamment survenir lors d’un plaquage ou d’une chute vers l’arrière (sur les fesses) au cours de laquelle le joueur se rattrape sur les mains.
L’entorse acromio-claviculaire est une blessure qui correspond à l’atteinte des ligaments de l’articulation composée de l’acromion qui est une partie de l’omoplate et de la clavicule. Cette articulation permet notamment l’élévation du bras au-dessus de l’épaule.
On distingue trois grades à l’entorse, qui correspondent à l’atteinte et la sévérité de la blessure : le grade 1 (entorse légère, étirement des ligaments), le grade 2 (entorse modérée, déchirure partielle des ligaments), et le grade 3 (entorse grave, déchirure complète des ligaments).
La douleur, qui apparaît sur le coup après le choc, est le principal symptôme de l’entorse acromio-claviculaire. L’épaule peut être douloureuse à la palpation. Elle est généralement accompagnée d’une difficulté fonctionnelle et de mobilité, l’élévation du bras étant souvent douloureuse. Un œdème peut être observé, tout comme une déformation de l’épaule, communément appelée « touche de piano » en cas d’entorse grave.
Il est important de rencontrer un professionnel de la santé dans les heures/jours qui suivent le choc, afin de connaître l’étendue de la blessure, notamment dans le cas d’une entorse grave, pour laquelle une intervention chirurgicale peut dans certains cas être indiquée.
Luxation ou subluxation de l’articulation gléno-humérale
La luxation ou subluxation de l’épaule est une blessure fréquente au hockey sur glace, à cause de la nature de ce sport. C’est l’articulation gléno-humérale, l’articulation principale de l’épaule, qui est la plus touchée.
La luxation survient après un traumatisme, tel qu’un choc (un placage), ou une chute. Elle survient souvent vers l’avant, ce qui provoque généralement le déboîtement de l’épaule, et de grandes douleurs. On parle alors de luxation antérieure.
Une impossibilité à bouger et à mobiliser l’épaule peut être observée, ainsi qu’une déformation visible à l’œil nu.
En cas de luxation ou subluxation de l’articulation gléno-humérale, il est important de se rendre chez le médecin ou à l’hôpital, afin de réduire la luxation/remettre en place l’épaule, et ainsi éviter des complications.
Tendinite de la coiffe des rotateurs
La tendinite de l’épaule affecte les tendons, qui sont des bandes de tissus conjonctifs qui ont pour rôle de transmettre à l’os l’énergie que le muscle libère de sa contraction.
Dans le cas de l’épaule, c’est la coiffe des rotateurs, un ensemble de quatre muscles (le supra-épineux et infra-épineux) le petit rond et le sous-scapulaire, qui est la plus affectée.
La tendinite correspond au moment que l’on suppose inflammatoire, lorsque la capacité d’adaptation au stress du tendon est dépassé. C’est la surutilisation de l’articulation qui est le plus souvent en cause. Au hockey, les tendinites peuvent survenir à cause du mouvement répétitif du lancer.
Les symptômes sont des douleurs (notamment lors de l’élévation du bras ou lors du mouvement répétitif en cause), une perte de souplesse et de mobilité ou encore une baisse de la tolérance à l’effort. À terme, l’activité sportive peut être fortement perturbée, d’où la nécessité de consulter dès l’apparition des symptômes.
Blessure au genou
Les blessures au genou correspondent à 15% des blessures qui surviennent au hockey sur glace.
Entorse du ligament latéral interne du genou
Les blessures au genou au hockey sont assez fréquentes, et souvent liées à un choc. C’est le cas de l’entorse du genou, et plus particulièrement l’entorse du ligament latéral interne, qui touche 44 joueurs de hockey sur 1 000.
Dans le hockey professionnel, on peut nommer Carey Price, gardien de but des Canadiens, qui avait été éloigné du terrain pendant plusieurs mois en 2016 à cause d’une entorse au ligament latéral interne.
L’entorse du ligament latéral interne du genou se produit lors d’un choc, duquel il résulte une torsion du genou vers l’intérieur, en valgus.
Le ligament latéral interne n’est donc plus en mesure de recevoir et contrôler le stress qui lui est infligé, ce qui provoque son étirement ou sa déchirure partielle ou complète.
Le procédé est le même pour toutes les entorses, qui se distinguent par trois grades
- Grade 1, entorse légère, simple étirement des ligaments
- Grade 2, entorse modérée, déchirure partielle des ligaments
- Grade 3, entorse grave, déchirure complète des ligaments
La symptomatologie diffère d’un grade à l’autre, et d’un individu à l’autre : toutes les personnes ne vivent pas la même expérience d’une blessure. Une personne qui a un enjeu lié à sa blessure (comme par exemple un match décisif à venir), aura peut-être tendance à minimiser les symptômes.
La douleur peut être plus ou moins intense et brutale, et selon la gravité de la blessure, un individu peut avoir des difficultés lors de la mise en charge (c’est à dire mettre du poids sur la jambe affectée), ou avoir des contraintes/gênes lors de l’extension/flexion du genou.
Blessure à la hanche
Syndrome d’accrochage ou conflit fémoro-acétabulaire, douleur à l’aine
Le conflit fémoro-acétabulaire, ou syndrome d’accrochage de la hanche, est une condition qui affecte les os de la hanche (la partie supérieure du fémur et l’acétabulum). Le syndrome d’accrochage est caractérisé par un contact anormal entre les deux os durant le mouvement.
Une composante génétique en serait à l’origine, mais la surutilisation de la hanche peut également l’expliquer. Cette condition est liée à des mouvements répétitifs, tels que l’abduction, l’adduction, la flexion, et une forte rotation de l’articulation.
Au hockey sur glace, le syndrome d’accrochage affecte tout particulièrement les gardiens, du fait des mouvements qu’ils doivent effectuer pour réaliser un arrêt, notamment en style papillon.
Une douleur à l’aine est le principal symptôme du conflit fémoro-acétabulaire. Des douleurs irradiantes dans la région lombaire peuvent aussi être ressenties, tout comme des douleurs au niveau de la cuisse ou à la fesse.
La douleur peut être ressentie durant l’effort, ou bien parfois au repos ou en position assise.
De plus, on constate souvent une perte d’amplitude articulaire, qui résulte en la difficulté à effectuer les mouvements.
Les contusions ou élongations musculaires
Du fait des nombreux impacts au hockey sur glace, les contusions et élongations musculaires sont extrêmement fréquentes. Les cuisses comme les hanches peuvent être touchées.
L’élongation correspond à un étirement des fibres musculaires. Elle survient lorsque la capacité d’élasticité du muscle est dépassée.
Une contusion musculaire provoque un écrasement ou dans certains cas une déchirure des fibres musculaires. Le contact entre deux joueurs ; un coup provenant d’un bâton ou d’une rondelle ou un choc sur la glace peuvent être en cause.
Que faire en cas de blessure liée au hockey? Traitement en physiothérapie
En cas de blessure liée à la pratique du hockey sur glace, peu importe sa localisation, consultez un professionnel de la santé, que ce soit un médecin ou un spécialiste, afin d’être aiguillé.
La physiothérapie prend en charge les blessures liées au hockey, que ce soit en terme de gestion de douleur, de rééducation ou même de prévention.
Un plan de traitement débute toujours par une évaluation. Celle-ci a pour objectif de connaître l’étendue et la gravité de la blessure.
Si l’intervention d’un autre professionnel de la santé était nécessaire, comme par exemple un chirurgien dans le cas d’une entorse grave, le physiothérapeute aiguillera le patient vers celui-ci. Dans un deuxième temps, la rééducation en physiothérapie pourrait être envisagée.
À la suite de l’évaluation, un plan de traitement adapté à la condition donnée pourra être mis en place. Il pourra évoluer au fil du temps, selon la progression de la blessure et la manière dont la personne va réagir à son traitement.
Un traitement peut grandement varier d’une pathologie à une autre, tout comme la rééducation et le temps de récupération. D’où l’importance d’une évaluation, afin de pouvoir recevoir le traitement adéquat.
Un plan de traitement pourrait comprendre de la thérapie manuelle, des massages et exercices d’étirement, des exercices de renforcement, du ré-entraînement à l’effort ou de l’enseignement.
Hockey sur glace et prévention en physiothérapie
Certaines blessures sont difficiles à prévenir, comme c’est le cas pour une commotion cérébrale. On ne peut pas complètement la prévenir, puisqu’elle survient lors d’un choc, mais il est possible de limiter les risques, en faisant notamment du renforcement.
Le renforcement du cou et du tronc fait partie des recommandations. Il a pour objectif de renforcer la résistance aux coups d’une personne.
Pour prévenir une commotion cérébrale ou toute autre blessure ou condition liée à la pratique du hockey sur glace, la physiothérapie peut s’avérer être un allié de taille.
Un traitement en physiothérapie a pour objectif de faire de la prévention de blessure et de récidive, pour une pratique sécuritaire et durable.
Autre exemple, dans le cas d’une entorse acromio-claviculaire, un traitement en physiothérapie aura pour objectif de renforcer l’articulation pour la protéger de futurs coups.