La gonarthrose, communément appelée l’arthrose du genou, s’avère plus fréquente chez les sportifs. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène: une surutilisation, les impacts à répétition, les blessures récidivantes.
Malgré cette incidence accrue, les lignes directrices continuent de recommander l’exercice physique comme traitement principal.
Plusieurs études publiées récemment ont démontré l’effet bénéfique de l’activité physique sur la santé du cartilage (dureté de la matrice, concentration accrue des protéoglycanes, augmentation de l’épaisseur du cartilage).
Ces études ont également démontré qu’un programme d’exercices adaptés était souvent plus efficace qu’une chirurgie arthroscopique.
Ainsi, il ne faut pas décourager les sportifs à le rester, mais plutôt les inciter à modifier leurs habitudes en choisissant des activités mieux adaptées à leur condition.
Quels sports/exercices pratiquer quand on a mal au genou? Est-ce que faire du vélo est bon pour l’arthrose?
L’activité physique est l’un des traitements contre l’arthrose, il reste donc à choisir une activité sportive qui soit adaptée à cette maladie. Une fois le choix de l’activité fait, il est important de doser et modérer son intensité à la progression de sa condition.
Pour les personnes souffrant d’arthrose, il convient de se tourner vers un sport qui n’inflige pas une trop grosse pression au genou. Les sports à impacts (sauts, joggings, coups directs) et à changements d’appui brutaux (soccer, basketball) sont donc déconseillés.
Chez les patients symptomatiques, il sera préférable d’éviter les activités prolongées ou excessives (marathon, triathlon).
Le cyclisme est particulièrement recommandé par les professionnels, du fait de sa qualité de décharge pondérale. Vélo de route ou vélo d’appartement, faites selon vos préférences!
La natation et les sports aquatiques font également partie des recommandations. La flottabilité, qui réduit la gravité et donc le poids du corps, présente comme avantage d’agir en douceur sur le corps et donc de fait, sur les articulations.
La marche à pied est une autre proposition. Elle mobilise et stimule la circulation du liquide synovial dans les articulations. En effet, dans les cas d’arthrose, l’articulation présente souvent une déficience de ce liquide, qui a pour rôle de la nourrir.
À noter qu’il faut cependant, comme pour tout autre sport, doser le volume de marche, et veiller à ne pas exagérer.
Enfin, il faut encourager les périodes de repos de façon à donner le temps au cartilage de se refaire.
Zoom sur les sports recommandés et déconseillés en cas d’arthrose à l’épaule
Les sports de raquettes sont déconseillés aux patients qui souffrent d’arthrose au niveau des membres supérieurs, puisqu’ils mobilisent de manière excessive l’amplitude de l’épaule.
Comme dans le cas d’arthrose du genou, la natation (ou tout autre sport aquatique) est recommandée du fait de la baisse de la gravité.
Enfin, la marche à pied, peut également être effectuée sans crainte.
La physiothérapie, un outil contre l’arthrose
N’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel de la santé. La physiothérapie traite les douleurs liées à l’arthrose.
Au cours d’un suivi, le thérapeute pourrait entre autres établir un programme d’exercices orienté sur la mobilité et le renforcement. Certains outils, tels que l’appareil KneeKG, via la genougraphie, peuvent aider à corriger les patterns défectueux responsables d’une usure prématurée.
Conseils en cas de période aiguë (genou rouge, enflé et non fonctionnel)
En période aiguë, une médication anti-inflammatoire et la physiothérapie orientée sur les modalités antalgiques devraient permettre de contenir la crise douloureuse. Si celle-ci dure plus de deux semaines, il ne faut pas hésiter à recourir à l’infiltration de cortisone. Évidemment, il ne faut pas s’attendre à ce que ces infiltrations guérissent l’arthrose définitivement, mais elles permettent toutefois de sortir plus rapidement de la crise inflammatoire, et ainsi reprendre les exercices thérapeutiques.
- Sulfate de glucosamine efficace pour l’arthrose
Certaines études auraient montré l’efficacité du sulfate de glucosamine dans la gonarthrose. Du fait que le cartilage n’est pratiquement pas vascularisé, le pourcentage du produit ingéré oralement qui à la fin se retrouvera dans l’articulation sera probablement minime. De plus, il ne faut pas s’attendre à des résultats significatifs avant une période de 3 à 4 mois.
Quant à la viscosuppléance (Synvisc, Durolane, Orthovisc, Monovisc et autres), elle aura des répercussions, non seulement sur la douleur, mais aussi sur la fonction.
On rapporte de plus la possibilité d’un effet chondroprotecteur à long terme, ce qui permettrait ainsi de retarder l’étape ultime, soit la prothèse totale (PTG).
La viscosuppléance est indiquée dans l’arthrose légère à modérée, où l’amélioration atteindrait près de 75%.
Malgré des résultats moins convaincants dans l’arthrose sévère, il demeure pertinent de l’essayer quand même, car l’étape suivante, la prothèse totale (PTG), sera beaucoup plus invasive et pourrait parfois laisser des séquelles fonctionnelles qui compromettraient la reprise de certaines activités physiques.
Les infiltrations de Plasma Riche en Plaquettes (PRP) sont parfois utilisées. Elles seraient surtout efficaces chez les patients plus jeunes présentant un degré léger d’arthrose. Quant à l’injection intra-articulaire de cellules souches, les données préliminaires s’avèrent particulièrement prometteuses.
Les prothèses (PTG 1 et PUC 2 ) doivent être retardées le plus possible à cause de leur durée de vie limitée (une quinzaine d’années chez les patients actifs) et d’un certain risque de complications.
De nouvelles techniques chirurgicales visant à conserver l’angulation naturelle du genou permettent d’espérer de meilleurs résultats à long terme.
Certains sportifs porteurs d’une PTG parviennent à rester très actifs à condition, encore une fois, de sélectionner avec soin les activités appropriées.