Classifié comme un sport à haute intensité du fait de sa nature de sport de contact, le hockey fait partie des activités sportives présentant un risque de blessure supérieur. Au niveau des chiffres, cela se traduit par un taux de blessés de 75 par 1 000 participants (données de l’Institut national de santé publique du Québec).
Différentes blessures peuvent affecter les joueurs de hockey, parmi lesquelles la tendinite de l’épaule, l’entorse du genou, et la commotion cérébrale.
Cette dernière est extrêmement fréquente. Au niveau professionnel, une étude menée par l’Association médicale canadienne rapportait pas moins de 559 commotions cérébrales entre les saisons 1997 et 2004 dans la Ligue nationale de hockey.
Les chiffres datent, mais sont révélateurs, d’autant que depuis, le hockey s’est modernisé et est devenu, entre autres grâce à la technique, plus rapide.
Si l’on parle de hockey « moderne », on peut citer les quatre commotions cérébrales subies par Sidney Crosby, actuel joueur des Penguins de Pittsburgh, depuis le début de sa carrière.
Mais de quoi parle-t-on exactement lorsqu’on parle de commotion cérébrale? Et comment la physiothérapie peut aider dans la gestion des symptômes et la prévention? Décryptage dans cet article!
Qu’est-ce qu’une commotion cérébrale?
La commotion cérébrale, qu’on appelle communément traumatisme crânien, est une lésion au cerveau qui correspond à une altération de la fonction cérébrale et qui cause un endommagement des tissus. Elle est causée par un choc porté sur la tête, au niveau du cou ou à un coup indirect au corps.
Ce genre de problème est fréquent au hockey sur glace, de par sa nature de sport de contact, mais également en ski alpin/planche à neige ou encore lors d’accidents de la route. Une commotion cérébrale provoque des dommages au niveau des tissus du cerveau ou de la moelle épinière cervicale.
En hockey sur glace, les commotions cérébrales surviennent généralement en cas de collision avec un autre joueur, la rondelle ou un bâton. Elles peuvent également être le résultat d’une chute sur la glace lors de laquelle la tête va heurter la glace, de plusieurs secousses violentes, ou encore à la suite d’un plaquage contre les bandes de la patinoire.
Le traumatisme crânien se distingue par trois grades, qui correspondent en fait à la sévérité de la blessure :
- Traumatisme léger (pas de fracture du crâne, pas de saignement dans le cerveau, ni de perte de conscience), qui porte aussi le nom de commotion cérébrale
- Traumatisme moyen (perte de conscience, il peut y avoir une fracture du crâne). L’impact sur la tête a été suffisamment puissant pour causer des saignements dans le cerveau. Ils sont visibles au scan cérébral. La personne peut être dans un coma léger pendant quelques heures et rester confuse pendant quelques jours.
- Traumatisme grave (qui entraîne un coma plus profond et de plus longue durée)
Ces termes peuvent effrayer, mais il convient de nuancer que la plupart des commotions cérébrales n’entraînent pas de perte de conscience.
D’ailleurs, il arrive que les symptômes mettent plusieurs semaines voire mois à se déclarer, rendant le diagnostic compliqué à poser. Parfois, c’est la dissimulation des symptômes par les athlètes eux-mêmes qui empêche un traitement adapté d’être mis en place.
Quels sont les symptômes d’une commotion cérébrale?
Que vous soyez entraîneur, joueur ou parent, il est essentiel d’être capable d’identifier les symptômes d’une commotion cérébrale, afin de pouvoir les reconnaître si un choc à la tête se produisait lors d’une game de hockey, et de pouvoir la prendre en charge.
Lors d’une activité sportive, un joueur doit immédiatement être retiré du jeu et ne doit pas y retourner si une commotion cérébrale est suspectée. Vous pouvez suivre l’outil de la de l’Association québécoise des médecins du sport et de l’exercice pour le retour au jeu.
Comme on l’a dit juste avant, les pertes de conscience sont rares, ce qui conduit parfois à minimiser les symptômes ou en tout cas, à ne pas faire le lien avec une commotion cérébrale. Pourtant, vous n’avez pas besoin de perdre connaissance pour en souffrir!
Il faut d’abord noter que les symptômes et les signes peuvent varier d’une personne à une autre, selon plusieurs facteurs. La gravité du choc d’abord, et de fait de la commotion cérébrale, ainsi que l’expérience de la personne et sa réaction. Un joueur de hockey professionnel qui a un enjeu et/ou un match capital à venir, pourrait par exemple minimiser la présence des symptômes.
Lorsque le choc survient, un mal de tête survient généralement. L’individu peut aussi ressentir une sorte de pression au niveau de la tête.
Une sensibilité marquée à la lumière au bruit peut être remarquée, tout comme des pertes de mémoire, nausées, vomissements ou des étourdissements. De plus, une sensation de nervosité et de confusion pourrait être observée.
Il est essentiel de réagir dès le choc, et de ne pas attendre de voir l’évolution des symptômes après quelques jours. En effet, ils pourraient s’aggraver, signe de complications. Si vous constatez l’aggravation des symptômes, rendez-vous à l’hôpital, pour recevoir toute l’aide nécessaire.
Certains signes peuvent alerter sur la nécessité de se rendre à l’hôpital, comme par exemple un mal de tête qui s’aggrave, une vision trouble, des difficultés d’élocution ou des pertes de mémoire (ne plus savoir où on se trouve, ne plus rien reconnaître).
6 conseils à suivre en cas de commotion cérébrale
Si vous venez de subir un choc à la tête, la meilleure chose à faire est de consulter un professionnel de la santé, afin de recevoir l’aide nécessaire et de pouvoir recevoir un traitement adéquat.
Un traitement pourrait varier d’un diagnostic à un autre (par exemple entre une déchirure des ligaments des vertèbres cervicales et une commotion cérébrale). De plus, chaque personne diffère, et se remet différemment d’une commotion cérébrale.
Voici nos cinq conseils/premiers réflexes à avoir en cas de choc à la tête :
- Ne sous-estimez pas le choc subi et les symptômes. Ne poursuivez pas le match. Continuer de jouer pourrait causer l’aggravation des symptômes et des lésions.
- Consultez un professionnel de la santé afin de recevoir les soins ou conseils adaptés à la gravité de votre blessure.
- Reposez-vous entre les 24 et 48h suivant le choc. Favorisez le sommeil. Votre cerveau vient de subir un choc violent, il a besoin de repos, et surtout pas de stress.
- Écoutez votre corps et votre cerveau. Limitez toute activité physique ou mentale intense, afin de laisser votre cerveau se remettre tranquillement. Un arrêt de travail et de vos autres activités peut être pertinent. Renseignez-vous auprès de votre médecin.
- Évitez ou limitez l’utilisation des écrans (cellulaire, télévision, ordinateur).
- Reprenez graduellement vos activités, selon votre tolérance. Faites-vous accompagner par votre professionnel de santé, afin qu’il vous aide à définir le bon moment.
Quel protocole pour la gestion et prévention d’une commotion cérébrale? Traitement par la physiothérapie ou l’ergothérapie
En cas de choc à la tête et d’apparition de symptômes similaires à ceux d’une commotion cérébrale, vous pouvez faire appel à la physiothérapie, discipline qui traite ce type de blessure. Si dans les temps, votre condition ne vous permettrait pas de retourner au travail ou à vos activités, vous pourriez alors poursuivre le travail en ergothérapie. Cette discipline a pour objectif d’accompagner l’individu vers un retour à ses activités, en restaurant ses capacités fonctionnelles.
La prise en charge en physiothérapie comme en ergothérapie débutera par une évaluation, afin de connaître l’étendue et la gravité de la blessure, et de pouvoir déceler ou non, la présence d’une commotion cérébrale. L’évaluation de l’équilibre fait notamment partie du processus.
Un plan de traitement de cette blessure en physiothérapie pourrait comprendre de la thérapie manuelle, afin de diminuer les symptômes (tels que les maux de tête, les étourdissements), de l’enseignement, des conseils, de la rééducation vestibulaire (qui traite les troubles de l’équilibre), ou des exercices.
La physiothérapie a pour objectif d’accompagner le patient vers le processus de guérison, et de lui permettre un retour au jeu sécuritaire et durable. Une autre partie essentielle d’un traitement est la prévention. En effet, même s’il est pratiquement impossible de prévenir une commotion cérébrale, de par sa nature de blessure traumatique, il est possible de réduire les risques, en renforçant les muscles du cou et dos.
Cela peut notamment passer par l’enseignement, et par du renforcement au niveau du cou et du tronc, afin d’optimiser la force de ces parties du corps qui sont grandement exposées au hockey sur glace. Ainsi, des exercices pourraient être enseignés.
Si la personne ne parvenait pas à reprendre ses activités quotidiennes, elle pourrait être redirigée en ergothérapie, qui a une vision globale de la condition.
Il s’agit d’observer dans quelles mesures le quotidien de l’individu est affecté, mais également son environnement (familial, social, professionnel), pour restaurer ses capacités.
En ergothérapie, l’activité est au centre du processus. Cela a pour but de favoriser un retour à l’autonomie, et une valorisation de soi.
Si vous avez subi un coup à la tête, prenez rendez-vous avec un professionnel de la santé. Celui-ci pourra poser le diagnostic d’une éventuelle commotion cérébrale, afin de vous donner toute l’aide nécessaire.