Chaud ou froid? Glace ou pas? Les éternelles interrogations!
Combien de fois ces questions sont posées… Entorse lombaire, chaud ou froid? Douleur au cou ou cervicalgie, chaud ou froid? Douleurs musculaires (claquage musculaire, courbatures), chaleur ou glace? Doit-on mettre de la glace sur une entorse? Est-ce efficace d’appliquer un traitement de cryothérapie lors d’une inflammation chronique? Quelle condition pour quels symptômes?
Qui n’a pas traité un joueur de soccer en lui mettant la jambe au repos avec de la glace, entourée d’un bandage élastique sur son entorse de cheville? Ou qui n’a pas retenu son souffle en voyant le footballeur faire une immersion en eau froide?
Dans cet article, nous tenterons de répondre à toutes les questions que vous vous posez sur le sujet!
Si vous avez des douleurs musculaires, prenez rendez-vous pour une consultation en physiothérapie.
Les propriétés du chaud et du froid
La première chose à savoir est que le chaud et le froid ont des propriétés propres à chacune des deux formes. Ainsi, nous n’irons pas chercher le même effet chez l’un ou chez l’autre, et nous n’irons pas les chercher pour les mêmes conditions.
S’ils font l’objet d’une utilisation à mauvais escient, le chaud et le froid peuvent aggraver une blessure. C’est pourquoi il faut s’en servir avec précaution.
Pourquoi le froid calme t-il la douleur?
D’un côté, le froid, antalgique et anesthésiant, permet de réduire la douleur locale : il ne produit des effets que sur la région sur laquelle il est appliqué. La cryothérapie, thérapie par le froid, va ralentir la circulation sanguine, diminuer la circulation sanguine et réduire l’activité cellulaire.
Pourquoi la chaleur calme-t-elle la douleur?
La chaleur, elle, a un effet relaxant et soulageant. Au contraire du froid qui la ralentit, la chaleur va faciliter et d’augmenter la circulation sanguine. La thermothérapie, thérapie par la chaleur, va relâcher les muscles, accroître l’activité cellulaire et favoriser la guérison des tissus.
Savoir quand utiliser le chaud et le froid lorsqu’on a mal
Comme nous l’avons mentionné plus haut, le froid et le chaud ne s’appliquent pas pour les mêmes conditions. L’application du froid sera efficace sur une inflammation : après une foulure, une entorse ou tout choc violent.
Le chaud, quant à lui, sera efficace pour soulager des tensions musculaires, des crampes ou encore des douleurs menstruelles.
À noter que l’application de la chaleur peut être efficace une fois que la phase aiguë de l’inflammation est terminée et que commence le processus de guérison. Appliquée par périodes entre 20 et 30 minutes, la chaleur réduit les douleurs persistantes, facilite et accélère la cicatrisation.
Concernant les techniques d’application du froid, on donnera la priorité au « sac magique » : une poche de glace ou un sac de légumes (petits pois). Il est important de ne pas directement appliquer la glace sur la peau afin de ne pas l’irriter.
Pour l’application de la chaleur, forme qui est plus difficile à conserver, une compresse chaude ou une bouillotte feront parfaitement l’affaire! Comme pour la glace, il est déconseillé d’appliquer la chaleur directement sur la peau afin de ne pas la brûler.
Comment soulager les douleurs musculaires?
Avant d’appliquer de la chaleur ou de la glace pour soulager vos douleurs musculaires, offrez du repos à votre corps. Les douleurs musculaires sont souvent provoquées par le rythme intense de notre vie quotidienne.
Elles peuvent être associées à une mauvaise posture (assise ou verticale prolongée), ou à une charge inhabituelle. Les douleurs musculaires liées au télétravail sont particulièrement fréquentes.
Le repos et la relaxation sont donc le premier remède à des douleurs musculaires.
Si celles-ci persistent, identifiez-les. Si la douleur est aiguë et qu’elle a été provoquée par un choc récent (lors d’un entrainement sportif par exemple), il se peut que ce soit une inflammation. En cas de douleurs liées à la course à pied, telles que l’entorse du genou, l’application de glace est recommandée.
Cela permettra de diminuer la douleur ainsi que l’inflammation.
En revanche, si vos douleurs musculaires sont chroniques et qu’elles se produisent régulièrement lorsque vous effectuez un même mouvement (dans le cadre de votre travail par exemple), appliquez de la chaleur afin de relâcher vos muscles.
Pourquoi mettre de la glace sur une entorse ou une inflammation?
Comme nous l’avons expliqué plus haut, l’une des propriétés de la glace est de diminuer l’inflammation et de réduire la douleur. Prenons l’exemple de l’entorse lombaire dont la douleur musculaire peut entraîner une perte de mobilité, surtout les premiers jours.
L’entorse lombaire peut être la conséquence de différents facteurs. Elle peut être provoquée par un faux mouvement, des efforts répétés (dans le cadre du travail notamment) ou une charge trop lourde.
L’application du principe repos – glace – compression et élévation d’une durée de 20-25 minutes sur une entorse amène une diminution des douleurs. Cette diminution de l’intensité de la douleur peut faciliter le gain de mobilité et de force lors de la guérison.
Le cas de la tendinite : chaud, froid, les deux?
Si vous souffrez d’une tendinite, blessure causée par la répétition d’un ou plusieurs mouvements et qui concerne de nombreux sportifs, l’application du froid et du chaud seront, chacun à leur tour, vos alliés.
Si les symptômes (douleur aiguë) de la tendinite surviennent en plein effort physique, ne forcez pas sur la région douloureuse.
Appliquez un sac de glace pour contrôler et diminuer l’inflammation sur le coup, et lors des premiers jours. Après trois jours, vous pourrez commencer à appliquer de la chaleur afin de faciliter la cicatrisation ainsi que le processus de guérison.
Et le torticolis alors, chaud ou froid?
Les symptômes du torticolis sont une raideur de la nuque, des difficultés à tourner la tête et de fortes douleurs dans le cou. L’efficacité de l’application de chaud dans le cas d’un torticolis, traumatisme au niveau du cou, va dépendre du niveau de gravité de la blessure.
En effet, si la contracture du muscle du cou est seulement le résultat d’une mauvaise position pendant la nuit, l’application d’une bouillotte devrait permettre de soulager les douleurs. La chaleur lutte contre les contractures et détend les muscles.
En revanche, si les symptômes persistent, les deux conditions ne seront pas suffisantes. La blessure nécessitera l’intervention d’un professionnel de la santé.
Le bain chaud et froid, quelle efficacité?
Dans le cas où votre blessure provoquerait une enflure autour de la zone touchée, le bain chaud et froid, appelé bain contraste, sera efficace. L’alternance entre les deux conditions sur plusieurs périodes de temps permettra de soulager les douleurs, de contrôler l’inflammation et de redonner de la mobilité au membre touché.
Pour aller plus loin : les limites de l’utilisation de la glace pour diminuer la douleur
Afin de voir plus clair, il faut comprendre ce qu’il se passe les heures suivant une blessure musculo-squelettique telle qu’une entorse de cheville, une entorse lombaire ou une tendinopathie.
À la suite d’un traumatisme, un processus inflammatoire s’installe. Celui-ci est une réponse normale du corps face à une lésion ou une infection. Il peut provoquer de la chaleur, rougeur, enflure et douleur.
Cette réaction inflammatoire est une réaction complexe qui fait intervenir plusieurs types de cellules immunitaires, des protéines de coagulation et des molécules de signalisation.
L’inflammation est essentielle au processus de guérison des tissus lésés. La douleur aiguë ressentie est un signal d’alarme important qui nous évite d’aggraver la blessure.
Tandis que des études semblent plutôt montrer que les cellules inflammatoires peuvent induire des dommages tissulaires qui pourraient retarder le processus de réparation, d’autres études récentes tendent à contredire ces observations.
L’application de compresse de glace ou la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens aurait pour effet de diminuer le pompage lymphatique, de maintenir l’œdème, et par le fait même de diminuer la vitesse de guérison des tissus.
Certains médiateurs de la réponse inflammatoire sont essentiels à l’organisation du processus de réparation tissulaire (Bleakely et al. 2012, Tagagi 2011).
Bien que certaines études scientifiques aient démontré que l’inflammation pourrait induire des dommages collatéraux, de nouvelles évidences s’accumulent en faveur d’un rôle essentiel de certaines cellules inflammatoires pour une régénérescence des tissus lésés.
En conclusion, si la douleur suite à une blessure est supportable, l’application de glace et la prise d’anti-inflammatoire peuvent être évitées. Par contre, si l’intensité de la douleur est élevée et invalidante, la glace est une bonne option.
Quelle que soit votre condition, si les symptômes persistent et s’aggravent dans le temps malgré application de chaud ou de froid, prenez rendez-vous chez l’un de nos thérapeutes.