Comme les douleurs au dos, les douleurs au genou font un peu partie de notre quotidien. Faux mouvement, mouvements répétitifs ou charge trop lourde, nos genoux peuvent facilement avoir la vie dure!
Différentes conditions peuvent l’affecter: l’entorse du genou, l’arthrose du genou, le syndrome fémoro patellaire, la bursite du genou ou encore le syndrome de la bandelette ilio tibiale.
Si vous avez des douleurs au genou, prenez rendez-vous pour une consultation en physiothérapie ou en ergothérapie.
Muscles, os, ligaments, tendons : comprendre le fonctionnement de l’articulation du genou
L’articulation du genou a un rôle majeur dans notre déplacement, puisqu’il permet la transmission de charge des membres inférieurs.
Quatre os composent et traversent le genou : le fémur, qui sert de support à la cuisse ; le tibia, qui supporte la jambe ; le péroné, parallèle au tibia ; et la rotule, qui agit comme une poulie pour notre muscle et tendon du quadriceps, ce grand muscle devant la cuisse.
On retrouve également quatre ligaments principaux, les ligaments croisés antérieurs et postérieurs, qui limitent les déplacements avant et arrière du tibia par rapport au fémur ; et les ligaments collatéraux internes et externes.
On retrouve enfin entre le fémur et le tibia, les ménisques, deux structures fibrocartilagineuses à l’intérieur du genou, qui ont pour rôle de diminuer les charges et les frictions.
Douleur lors de la flexion, en avant ou à l’entour du genou : comment les identifier?
Plusieurs conditions différentes peuvent donner de la douleur dans les mêmes zones du genou, rendant l’identification du problème compliquée.
Pour vous donner un exemple, une douleur en antérieur du genou (en avant) pourrait être le signe d’un syndrome fémoro-patellaire, une tendinite patellaire, une bursite (d’une bourse en avant du genou), une irritation du pad adipeux, de symptôme d’arthrose ou d’un problème méniscal!
Comment savoir quel est le problème et quoi faire?
Au-delà de la structure, il y a l’aspect fonctionnel. Comment le corps réagit et essaie de s’adapter. Le mouvement problématique pourra être décortiqué, analysé et réadapté pour améliorer votre quotidien!
La meilleure façon de connaitre l’étendue et la gravité de notre condition est de consulter un professionnel de la santé. Vous pouvez prendre rendez-vous chez un médecin, ou en accès direct avec un physiothérapeute ou un ergothérapeute en prenant rendez-vous en clinique.
Quoi qu’il en soit, si vous présentez des douleurs au genou, ne faites pas l’autruche! Le plus vite votre blessure est prise en charge, le plus efficace et rapide la guérison sera.
Pourquoi mes genoux me font-ils mal? Les différentes blessures internes au genou
On l’a dit, le genou est une articulation très sollicitée au quotidien dans nos mouvements et importante dans la transmission des charges.
C’est pour cette raison qu’elle peut être sujette à de nombreuses blessures, liées à nos activités quotidiennes ou sportives, comme le syndrome fémoro-patellaire, le syndrome de la bandelette ilio-tibiale, la tendinite, la bursite, les lésions méniscales ou l’entorse.
La cause d’une douleur au genou peut être un événement traumatique, des mouvements répétitifs ou d’ordre inflammatoire.
Syndrome fémoro-patellaire
Le syndrome fémoro-patellaire est une condition relativement commune qui touche sportifs et non-sportifs.
Une douleur qui apparaît à l’arrière ou à l’entour de la rotule pendant l’effort et le fléchissement du genou (squats, course à pied) est le principal symptôme du syndrome fémoro-patellaire.
Elle peut être accompagnée d’une difficulté lors de la montée et descente des marches d’escalier, et de douleurs lors de la palpation.
L’étiologie de la blessure n’est pas tout à fait claire, elle a parfois une apparition insidieuse.
Certains facteurs de risques existent, mais ne sont pas les seules causes de l’apparition de cette blessure.
Certains facteurs incluent une augmentation de l’adduction de la hanche ou de sa rotation (jambe qui va beaucoup vers l’intérieur), une déviation de la rotule lors du mouvement ou un manque de contact entre la rotule et le fémur. Ces derniers sont parfois des variantes anatomiques chez des individus.
Par contre, que ces variantes soient présentes ne prédit pas nécessairement l’apparition du syndrome. D’ailleurs, les femmes semblent plus affectées que les hommes.
L’important est de travailler sur les facteurs que nous pouvons modifier et adapter, tels que l’entraînement et le dosage, ou encore renforcer le quadriceps et les fessiers.
Un lien positif d’amélioration des symptômes lors d’un programme exercices de hanches, tels les fessiers, est notable dans les recherches scientifiques sur le syndrome fémoro-patellaire.
Chondromalacie
Vous avez passé un rayon X et on vous a parlé de chondromalacie? La présentation est très similaire au syndrome fémoro-patellaire.
La différence principale réside dans les changements dégénératifs observés sur imagerie entre la rotule et le fémur. Malgré ces changements, l’articulation et les muscles peuvent s’adapter et votre douleur peut s’estomper!
La tendinite du genou : quels sont ses symptômes et ses causes?
Vous venez de débuter la course à pied, vous avez augmenté votre charge d’entraînement trop rapidement et des douleurs sont apparues à l’entraînement?
Plusieurs conditions pourraient correspondre à ce symptôme : le syndrome fémoro-patellaire, le syndrome de la bandelette ilio-tibiale ou encore… la tendinite.
La tendinite peut affecter n’importe quel tendon à l’entour du genou. (quadriceps, patellaire, ischio jambier, patte d’oie).
En effet, la tendinite ou tendinopathie touche de nombreux sportifs, aguerris ou débutants. Elle peut être causée par un surentraînement, une charge d’entraînement trop rapidement augmentée ou encore un équipement inadapté (souliers neufs ou trop abîmés).
Bref, c’est souvent le changement qui entraîne un risque. À considérer qu’un changement interne (fatigue, stress, etc.) entre dans cette catégorie.
Les facteurs de risque sont également importants pour les travailleurs dont l’activité nécessite de régulièrement se mettre à genou (travaux en extérieur, femmes de ménage).
La tendinite survient lorsque la capacité de résistance au stress du tendon est dépassée. L’inflammation est alors supposée.
Par contre, la douleur au tendon ne veut pas nécessairement dire qu’il y a une inflammation.
Ses symptômes sont une douleur localisée au niveau des tendons, pendant l’activité et parfois au repos, pouvant entraîner parfois des raideurs matinales.
La physiothérapie prend en charge la tendinite/tendinopathie. Le plan de traitement consiste à réadapter le tendon au stress qu’il doit soutenir, grâce entre autres à des exercices de renforcement progressif.
La bursite du genou : quels sont ses symptômes et ses causes?
Comme la tendinite, la bursite du genou est un type de blessure qui affecte sportifs et non-sportifs. Elle ne touche cependant pas la même structure. Une bourse qui peut être communément affectée est celle près de la rotule (patella).
Lorsqu’on parle de bursite, ce sont les bourses qui sont atteintes. Les bourses sont des petites poches de liquide qui agissent comme des coussinets autour de l’articulation, entre les muscles et les os, pour réduire les frottements et faciliter le mouvement.
L’inflammation de la bourse se produit lorsque sa capacité d’absorption du stress et de frottement est dépassée. La bursite est souvent le résultat de mouvements répétés et d’une surutilisation de l’articulation, dans un contexte sportif ou professionnel.
Les symptômes sont similaires à ceux d’une tendinite, à savoir une douleur localisée lors de l’effort et parfois au repos. La présence d’un œdème au niveau du site de la bourse concernée au niveau du genou peut également être constatée.
La prise en charge en physiothérapie consiste en des techniques de gestion de la douleur et de l’œdème (si présent), puis à réadapter le mouvement par différentes stratégies: thérapie manuelle ou autre, un programme d’exercices personnalisés et des exercices de renforcement.
L’entorse du genou : quels sont ses symptômes et ses causes?
Vous est-il déjà arrivé de faire un faux mouvement (dans le cas où votre pied reste bloqué au sol par exemple) et de sentir une douleur vive au niveau du genou? Il se peut que vous ayez, sans le savoir, eu une entorse au genou.
Une entorse peut également être le résultat d’un choc ou d’une chute. Elles sont d’ailleurs nombreuses l’hiver, avec les sports d’hiver.
L’entorse du genou est une atteinte traumatique des ligaments du genou. On parle d’entorse du genou lorsqu’il y a étirement (grade 1), déchirure partielle (grade 2), ou déchirure complète (grade 3) des ligaments.
Les symptômes varient, mais la douleur reste le symptôme principal. Elle variera selon la personne et la présentation de la blessure. De plus, une perte d’équilibre ou sensation d’instabilité, une modification de la démarche ou des douleurs à la palpation peuvent être d’autres signes.
Les entorses de grade 1 peuvent se résorber naturellement rapidement. Par contre, peu importe le grade de l’entorse, si vous avez de la difficulté à fonctionner normalement lors de vos tâches quotidiennes ou lors de vos activités sportives, un suivi est fortement recommandé.
La physiothérapie prend en charge les entorses. Seul, il peut être difficile de déterminer la nature la blessure, d’où l’importance d’une consultation lorsque la blessure survient.
L’arthrose du genou : quels sont ses symptômes et ses causes?
Vous avez probablement entendu les termes arthrose et arthrite sans savoir quelle en est la différence?
L’arthrose du genou correspond à la dégénérescence progressive du cartilage. L’âge et des activités qui sollicitent plus l’articulation sont souvent des facteurs.
Un surpoids ou une intervention chirurgicale à l’articulation concernée peuvent aussi bien favoriser l’arthrose.
On constate souvent l’arthrose lors d’imagerie, en particulier lors d’un Rayon-X.
L’arthrite est la phase inflammatoire de ce changement dégénératif qu’est l’arthrose. Par la nature inflammatoire de sa condition, la douleur peut être plus marquée dans les cas d’arthrite.
Aussi, certaines conditions arthritiques touchent plusieurs articulations, telles que l’arthrite rhumatoïde par exemple.
Arthrite ou arthrose, dépendamment de la progression de la condition et des individus, le quotidien peut en être impacté de façon importante.
Il peut se traduire en des difficultés à s’agenouiller, à se relever après une longue ou courte période assise ou couchée, des raideurs matinales, mais également des douleurs au repos, lors de simples marches ou lors de la réalisation de certains mouvements (flexion, extension du genou).
La douleur pourrait s’intensifier lorsque le poids du corps est porté sur le côté affecté, comme dans la montée ou descente de marches d’escalier.
Suite à une imagerie, on vous a diagnostiqué de l’arthrose? Rappelez-vous que l’arthrose seule peut ne pas être douloureuse. Quand le changement survient progressivement, le corps peut s’adapter.
Un suivi en physiothérapie a pour objectif d’adapter les structures et la musculature à mieux soutenir la pression subit par le genou.
Les exercices sont bénéfiques pour aider à gérer les symptômes au quotidien et aider la progression sur le long terme. Faire de l’exercice serait mieux pour le cartilage, l’articulation et la douleur, que de rester au repos.
Syndrome de la bandelette ilio-tibiale
Le syndrome de la bandelette ilio-tibiale est une condition fréquente non traumatique qui a comme présentation une douleur latérale (en externe) du genou lors de mouvements répétitifs de flexion/extension du genou. Elle peut toucher les coureurs par la nature du mouvement requis au genou lors de la course.
La bandelette ilio-tibiale est une grande structure très ferme qui rattache des muscles de la hanche vers l’articulation du genou.
Longtemps identifié comme un problème de friction, l’évidence scientifique tend plutôt à expliquer le syndrome de la bandelette ilio-tibiale par un problème de compression des structures sous le point d’attache.
Le traitement recommandé visera alors à améliorer le contrôle et la force à la hanche plutôt que d’essayer d’étirer la structure. Un dosage des activités et une rencontre avec un physiothérapeute seront aussi de bonnes options pour aider la progression.
Lésion méniscale
Deux ménisques composent le genou, le ménisque interne et le ménisque externe. Ils assurent et favorisent le contact entre le cartilage du fémur et celui du tibia. Ils ont un rôle important dans la répartition des charges du genou.
Une lésion méniscale peut survenir de façon traumatique ou non traumatique.
De façon traumatique, ce sera lors d’une charge excédante à l’articulation ou en combinaison avec une entorse ligamentaire, donc un mouvement brusque qui implique potentiellement un mouvement de torsion.
Des déchirures peuvent être constatées sans trauma franc, dans les cas de mouvements répétitifs douloureux ou avec un manque d’adaptation de la jambe aux d’activités qui requièrent une forte utilisation des mouvements des genoux (activité professionnelle ou activité sportive).
Par contre, bien que des déchirures méniscales peuvent être constatées par imagerie par résonance magnétique (IRM), cela ne veut pas dire que vous devez vous nécessairement vous aligner pour une chirurgie.
En effet, une lésion de ce type peut très bien se guérir de façon conservatrice, c’est-à-dire avec des suivis en physiothérapie et un bon programme d’exercices. Le mieux est d’en discuter avec un professionnel de la santé!
Petit point sur l’imagerie, un peu comme les trouvailles de changements dégénératifs de cartilage constatées sur celles-ci avec l’âge, les changements méniscaux, tels que des déchirures, peuvent aussi apparaître avec les années sans qu’elles ne se manifestent nécessairement en symptômes douloureux. Nous pouvons faire un parallèle entre nos rides et nos cheveux blancs, mais à l’intérieur de nous!
Comment prévenir des douleurs au genou? Astuces
Un traumatisme peut être difficile à prévenir. Par contre, certaines astuces pour mieux préparer le corps à s’adapter et à réagir pourraient avoir un effet bénéfique pour réduire les risques de certaines blessures.
Effectuer un échauffement avant votre activité sportive est une bonne façon de préparer vos muscles et articulations à l’activité à venir.
Des exercices réguliers en renforcement sont de bons ajouts pour adapter vos articulations au stress mécanique requis dans des sports qui nécessitent plus d’impact, tels que la course à pied.
Si l’impact devient difficile à tolérer et que vous n’arrivez plus à le pratiquer pleinement, pensez à le modifier temporairement avec des sports qui produisent moins de charges sur l’articulation, telles que le vélo et la natation.
Dosez bien vos activités, leur fréquence, leur durée et leur progression en intensité.
Vous en faites trop, vous n’avez pas le temps de récupérer ou vous vous sentez toujours fatigué? Permettez-vous quelques séances d’entraînement plus légères ou de repos, sans culpabiliser!
Enfin, lorsque vous sentez que vous dépassez vos limites physiques ou mentales, écoutez-vous!
Si vous avez besoin de quelques conseils préventifs, une rencontre en physiothérapie pour vous donner des conseils, analyser votre mouvement (telle une évaluation de course à pied) ou vous enseigner des exercices à faire à la maison peut être d’une bonne aide.