La saison de ski n’est pas encore terminée, et puisque cette activité concerne plus de 9% de la population québécoise (données du Conseil Canadien du Ski), il va de soi qu’il convient d’être informé sur les potentielles conditions qui peuvent lui être liées ainsi que ce qui peut être fait en amont afin de limiter le risque de blessures.
Toutes les tranches d’âge ou types de skieurs (débutants, experts) peuvent le pratiquer, grâce à la grande diversité de stations et types de pistes. Du fait de la facilité que toute personne, même la plus novice, peut avoir à monter sur des skis et faire une descente, de nombreuses blessures, notamment au niveau des membres inférieurs, lui sont liées.
En effet, le manque de technique est souvent en cause. D’autres facteurs peuvent entrer en compte, parmi lesquels les conditions météorologiques, le type de neige (neige légère et folle ou humide et lourde), le choix du matériel, ou la qualité de la piste (bosses, amas de neige).
La plupart des blessures au ski sont d’origine traumatique, c’est-à-dire liées à une chute ou un choc (entorse du genou, fracture du tibia, entorse du pouce, commotion cérébrale). Des blessures liées à la surutilisation, telles que le syndrome fémoro rotulien, peuvent également survenir.
On décrit dans cet article les différentes conditions au genou liées au ski, ainsi que l’importance de la prévention dans la limitation des risques de blessures. Ainsi, vous pourrez chausser vos chaussures de ski dans de bonnes conditions!
Ski alpin et douleurs au genou
L’entorse au genou : quels sont ses symptômes et que faire?
L’entorse du genou, qui affecte les ligaments, est l’une des blessures les plus fréquentes au ski. On lui distingue trois grades : le grade 1 (entorse légère, étirement des ligaments), le grade 2, (entorse modérée. déchirure partielle des ligaments), et le grade 3 (entorse sévère, déchirure complète des ligaments).
Une chute ou un faux mouvement au cours duquel l’articulation du genou subit un mouvement de torsion est généralement en cause. C’est l’un ou l’autre facteur qui va créer un stress et/ou des dommages au niveau des ligaments.
La symptomatologie de l’entorse varie selon plusieurs facteurs, dont la sévérité de la blessure et l’expérience de l’individu. La douleur peut être accompagnée de gonflement, rougeurs ou encore de faiblesses.
Du repos partiel, l’élévation et la compression du membre font partie des recommandations lorsque la blessure survient.
Il est important de savoir qu’une entorse ne se résorbe pas toujours naturellement, c’est pourquoi il est fortement recommandé de consulter un professionnel de la santé.
Déchirure du ligament croisé antérieur
La déchirure (ou rupture) du ligament croisé antérieur est une blessure qui correspond à une entorse grave, soit à la rupture d’un ou des deux ligaments croisés qui se trouvent au centre du genou. Ces ligaments jouent un rôle dans la stabilisation du genou, et dans le contrôle de torsion.
Au ski, la déchirure du ligament croisé antérieur survient lors d’un traumatisme, typiquement, lors d’une chute au cours de laquelle le pied reste bloqué au sol, tandis que le genou fait un mouvement de rotation externe ou interne. Une hypertension ou hyperflexion du genou peut également être cause.
La déchirure peut être partielle ou complète. De ce fait, la symptomatologie peut varier. Dans le cas d’une déchirure complète des ligaments, une douleur vive et importante.
Cette blessure provoque généralement une sensation de craquement et de détachement du genou, et donc, une grande instabilité. La mise en charge peut alors être compliquée. Un gonflement peut être observé, à cause de la lésion du ligament croisé antérieur.
Une consultation chez un professionnel de la santé est primordiale en cas de déchirure des ligaments croisés. Mal traitée, cette blessure pourrait causer des lésions méniscales.
Fracture du tibia
La fracture du tibia est une blessure fréquente au ski, qui est généralement causée par une torsion du genou, entraînée par une mauvaise rotation du pied sous le genou.
La structure atteinte est le tibia, os qui relie la cheville (avec l’astragale) au genou (avec le fémur), et qui joue un rôle important dans le support du poids du corps.
Une douleur intense et simultanée à la chute est le principal symptôme d’une fracture. La douleur peut être accompagnée d’une baisse de la mobilité, et de difficultés lors de la mise en charge (c’est-à-dire mettre le poids sur sa jambe). Un gonflement peut également apparaître.
À noter que la fracture du tibia peut être ouverte, dans le cas où le tibia, os sous cutané, ouvrirait la peau.
Une fracture du tibia doit être traitée rapidement afin de remettre l’articulation en place, pour réduire la fracture. En cas de fracture ouverte, rendez-vous à l’hôpital.
Syndrome fémoro rotulien
Contrairement aux blessures que nous avons vu jusqu’ici, le syndrome fémoro rotulien (aussi appelé syndrome fémoro patellaire) est une blessure de surutilisation. Cette condition correspond à une irritation du cartilage du fémur et de la rotule.
Elle est généralement associée à des activités qui requièrent une forte utilisation du genou, et plus particulièrement des mouvements répétés de flexion et demi-flexion.
Ses causes ne sont pas toujours identifiables, mais certains facteurs pourraient expliquer son apparition, dont une déviation de la rotule lors du mouvement répétitif.
Une mauvaise technique ou un manque d’activité physique peuvent expliquer son apparition.
En effet, de nombreuses personnes se lancent dans le ski sans avoir fait de préparation adéquate, ou en ayant habituellement un mode de vie plutôt sédentaire.
Ce syndrome se manifeste par une douleur à l’arrière ou à l’entoure de la rotule pendant l’effort et particulièrement au moment d’effectuer les mouvements en cause.
Pour en apprendre davantage sur les différentes conditions qui peuvent affecter le genou, consultez notre guide.
Si vous ressentez des douleurs au genou à la suite d’une chute, ou tout simplement à la fin de votre journée sur les pistes, et que les symptômes ne s’améliorent pas, prenez rendez-vous avec un professionnel de la santé.
Les premiers soins en cas de douleurs au genou
En cas de chute, de faux mouvement ou tout simplement d’apparition de douleurs au genou lors de votre journée au ski, la première chose à faire est de mettre votre articulation au repos. Oui, cela pourrait potentiellement signifier de devoir ranger vos skis et mettre les sports d’hiver entre parenthèses pour quelques jours.
Le repos doit cependant être partiel et non complet, ce qui signifie qu’il faut maintenir la mobilité de l’articulation autant que possible, si cela n’implique pas une augmentation (sauf si minime) de la douleur.
Si la glace ou le chaud vous soulage, vous pouvez l’appliquer par petites périodes, afin de diminuer vos douleurs. Veillez à entourer l’un comme l’autre d’une serviette afin de ne pas brûler ou irriter la peau.
De plus, l’élévation de l’articulation est recommandée. En position assise, vous pouvez notamment mettre votre jambe sur une chaise.
Le traitement analgésique à la maison peut cependant avoir ses limites, c’est pourquoi il est recommandé de consulter un professionnel de la santé. Si la douleur est intolérable dès le choc/la chute, prenez directement rendez-vous avec un médecin, afin de vous assurer que vous ne souffrez pas d’une fracture ou d’une entorse sévère.
Comment protéger et préparer les genoux pour le ski? Quel sport?
Il n’est pas nécessaire d’attendre d’avoir mal aux genoux pour consulter un professionnel de santé. Même s’il est impossible de prévenir à 100% une chute ou une blessure liée à la pratique du ski, quelques bonnes habitudes et des bons conseils peuvent permettre de réduire les risques de blessures.
Si vous prévoyez d’aller faire du ski alpin à la fin du mois, anticipez. Que vous soyez un skieur débutant ou un skieur aguerri, il n’est jamais trop tôt ou trop tard pour faire de la prévention.
En effet, le ski demande aux genoux une mobilisation inhabituelle et supérieure, qui peut parfois entraîner des douleurs.
La physiothérapie pourrait notamment être un bon allié dans la prévention de blessures. Une ou deux séances pourraient suffire à vous donner des conseils sur une pratique du ski sécuritaire, sur la technique à adopter selon votre expérience et votre condition.
Si vous présentez des faiblesses physiques, le physiothérapeute pourra vous donner des conseils sur comment adapter votre pratique.
Du renforcement musculaire afin de maximiser votre force et la stabilisation de votre articulation pourrait également faire partie d’un plan de traitement, tout comme des exercices personnalisés, à réaliser avant d’aller sur les pistes. Les exercices pourraient notamment comprendre du balancement de jambe, ou lever de genou ou tout autre geste similaire à la pratique du ski.
Le physiothérapeute pourrait également vous conseiller dans le choix du matériel, que ce soit le choix des skis, ou d’orthèse/genouillère, ou encore des chaussures de ski.
De plus, en parallèle, afin de préparer vos genoux, la course à pied est également recommandée. Elle permet à la fois de mobiliser l’articulation et de travailler l’endurance des muscles qui participent à son fonctionnement.
Enfin, une fois à la montagne, n’oubliez pas de vous échauffer avant de monter sur vos skis. Vous pouvez notamment reprendre les exercices appris en physiothérapie.
Vous voilà fin prêt à profiter comme il se doit des plaisirs du ski!